Historique du collège
mercredi 8 janvier 2025
HISTOIRE DU COLLEGE D’ETAMPES PAR M. RIVIERE PROFESSEUR D’HISTOIRE
GEOGRAPHIE EMC .
Sources : Léon Marquis, Corpus Etampois, 1873
C. Cance et L. Moreau Ma petite patrie, histoire de la région d’Etampes. Retirage 2ème
édition 1946
Bernard Gineste, Corpus Etampois. Articles Histoire d’Etampes années 2000 (ancien
Professeur de français et de Latin ,collège Guettard ).
LES ORIGINES :au Moyen Age l’emplacement de l’actuel collège était occupé par l’hôpital Saint
Antoine, dépendant de Notre-dame, dont l’existence est attestée au XIIIème s.. Le parking
souterrain utilisé pour les voitures de l’administration comporte encore des plafonds voutés
supportés par des chapiteaux..Il existait un chapître à la collègiale de Notre-Dame , ce qui sous-
entend le privilège de donner un enseignement. Le premier collège d’Etampes fut fondé au XVIème
siècle, en 1514 quand les habitants demandèrent au roi François Ier l’autorisation d’ouvrir une école
avec des maîtres gagés . Un collège fut ouvert Rue Saint Antoine , juste en face de l’actuel collège
Guettard., suite au don d’une maison d’un habitant . Il fut confié à des religieux comme le voulait
l’usage (1) . Il connut une période faste , accueillant les fils des bonnes familles mais aussi des
enfants pauvres qui recevaient un enseignement gratuitement. Ce collège compta jusqu’à 120 élèves
mais au bout de quelques années le niveau d’enseignement périclita , à cause de l’administration
déplorable du Directeur de l’établissement , Claude Vuafilard, nommé en 1626 . Les religieux
chargés d’enseignement entrèrent même en conflit avec les autorités municipales, dans
d’interminables procès pour la gestion du batiment et du personnel. Etampes vivait un contexte
difficile, par les nombreuses guerres qui ruinaient son commerce et par les charges croissantes sous
forme d’impôts qui pesaient sur la population . Etampes lors des guerres de religion, se trouvait
prise entre deux feux : au Nord Paris aux mains des Catholiques , et au Sud Orléans dominé par les
Réformés nommés « Huguenots ». Après le passage des troupes il restait peu d’argent aux Etampois
pour payer les frais d’une école.
La paix civile revenue avec l’ Edit de Nantes signé en 1598, les Etampois au
siècle suivant eurent de nouveau les moyens financiers d’ ouvrir une nouvelle école pour remplacer
le premier collège. Sous le règne de Louis XIII, Un nouveau collège fut ouvert dans l’ancien hopital
Saint Antoine , en face du premier collège , mais plus grand, avec des salles de classes au premier
niveau. A l ’étage supérieur des chambres et dortoirs pour le personnel (2) .La cour était arborée plus
qu’elle ne l’est aujourd’hui et au fond se trouvait une chapelle où les Professeurs accompagnaient les
élèves pour se rendre à la messe.
(1) : il s’agit du « palais du séjour » construit au XI ème s. Jusque sous la Révolution française
l’Eglise , outre sa mission spirituelle, s’occupait de la Santé et de l’Education. Elle administrait les
lieux de culte, les hopitaux, les écoles et les universités, fournissait le personnel (infirmiers,
médecins et Professeurs ) et s’éfforçait de contrôler le savoir et la diffusion des livres.
(2) : la façade du collège qui donne sur la Rue saint Antoine est classée aux monuments historiques.
Le collège possède une importante porte d’entrée en bois recouverte d’une peinture verte, la fameuse
« porte verte » réservée au personnel et aux visiteurs. Elle doit être d’origine et contemporaine de la
construction du collège. Elle a plusieurs serrures qui ont servi à différentes époques (la plus
ancienne remonterait au XVIIème siècle). Cette porte doit peser plus de 200 kg...Hélas, sa sœur
jumelle , la seconde porte qui donne sur la grande salle de réunion, n’existe plus, remplacée par une
porte en PVC ! Les tomettes hexagonales en terre cuite posées au sol sont aussi d’origine ainsi que
les escaliers( et leur ferroneries) qui mènent aux bureaux de l’administration.
2
L’ordre religieux qui occupe l’établissement est celui des Barnabites (3) . Ils seront présents jusque
sous la Révolution française . Ces religieux sont spécialisés dans l’enseignement : les matières
dispensées sont les sciences , les humanités ainsi que la religion et la morale chrétienne. Un
cimetierre existait à l’emplacement du trou creusé pour accueillir le réfectoire, la salle multi-média
et les salles de Technologie.
Au XVIIIème s. l’enseignement des Barnabites est en déclin par rapport aux sœurs de la
Congrégation. Les religieux n’ assurent plus l’entretien des bâtiments et le niveau d’enseignement
devient médiocre avec le recrutement de Professeurs (laïques) peu compétents. Un grand nombre de
parents préfèrent envoyer leurs enfants étudier à Paris. Suite à de nombreuses plaintes , les
Barnabites quittent le collège en 1790 , au moment où Louis XVI doit accepter le principe d’une
monarchie constitutionnelle .
LE COLLEGE A L’EPOQUE CONTEMPORAINE : sous le Premier Empire, en 1806, le collège
ouvre de nouveau et devient une école secondaire municipale : 4 professeurs assurent
l’enseignement : Français et Latin, Histoire et Géographie, Mathématiques.et Ecriture. C’est à cette
époque (début XIXème s. ) que le collège s’agrandit avec la construction des bâtiments en briques
(4).Au cours du XIXème s. l’enseignement s’élargi à de nouvelles disciplines : Comptabilité,
Technologie, physique-chimie, Agronomie .En 1891, sous la IIIème République , l’école prend le
nom de Geoffroy Saint Hilaire, un savant de renommée internationale qui est natif d’Etampes (5).
Pendant la Première Guerre Mondiale le collège est fermé. Il devient un hôpital supplétif à
celui d’Etampes (comme l’Institut Jeanne d’’Arc) vu le nombre important de bléssés. Les salles de
classe sont transformées en chambres de convalescence et en salles d’opération où l’on pratique un
grand nombre d’amputations. A la fin du conflit , le nom des anciens élèves du collège, morts au
combat , sera gravé sur une plaque de marbre, posée sur le mur de l’entrée du collège , proche de
l’actuelle loge (6).
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’établissement devient un collège classique et moderne ; En
1961 il devient un lycée municipal , puis un lycée polyvalent mixte . En 1966 , suite au transfert du
lycée sur le plateau de Guinette, il redevient un collège d’enseignement secondaire mixte sous le
nom de Jean Etienne Guettard , un autre savant natif d’Etampes (7). Il n’a pas changé de vocation
depuis cette date.
(3) : l’ordre des Barnabites fut créé en 1530 à Milan, en Italie. Leur nom provient de l’église Saint
Barnabé . Il a été autorisé au siècle suivant à se rendre en France par le roi Louis XIII . Cet ordre
est encore présent au Canada et en Afrique.
(4) : les briques utilisées pour la construction de ces bâtiments provenaient de deux briquetteries
qui se trouvaient à Etampes et sont estampillées E et E entouré d’un cercle : « E » pour Etampes.
(5) : Geoffroy Saint Hilaire, dont la statue se trouve face au Théâtre municipal , est né en 1772 à
Etampes. Ancien élève du collège d’Etampes,il fit partie du corps scientifique emmené par le
Général Bonaparte en Egypte en 1798, en qualité de Naturaliste . Il fut membre de l’Académie des
Sciences en 1807 . Le Lycée Général d’Etampes situé à Guinette porte son nom .
(6) : tous les ans , le 11 Novembre, jour de l’armistice de la Première Guerre mondiale, le Maire
d’Etampes vient y déposer une gerbe, en présence du Principal de l’établissement.
(7) : Jean Etienne Guettard est né en 1715, ancien élève du collège des Barnabites ; Il était médecin,
botaniste et minéralogiste. Il réalisa les deux premières cartes géologiques de France et fut le
premier savant à affirmer que les montagnes d’Auvergne étaient des volcans éteints.
(3) : l’ordre des Barnabites à été créé à Milan en Italie en 1530. Son nom provient de l’église Saint
Barnabé . Il a été autorisé à se rendre en France par le roi au siècle suivant. Cet ordre est aujourd’hui
présent au Canada et en Afrique mais n’est plus présent en France.
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